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Justement, parce que ces marques sont bien plus connues et que d'autres sites en parlent. Mais surtout, parce que Marc Boniface - toujours lui - m'a fait parvenir récemment quelques documents intéressants concernant les premières motos construites par cette marque. Je trouvais dommage de ne pas vous en faire profiter.
Les origines d' Husqvarna remontent bien avant l'histoire de la moto, puisqu'en 1689, le roi Charles XI fait construire une usine à Jönköping, destinée à la fabrication de mousquets, sur les bords du fleuve Huskvarna. La puissance du cours d'eau permit de créer une usine fonctionnant par le seul moyen de la force hydraulique.
Ce genre de manufacture va concourir à asseoir l'image de qualité des aciers suédois, dont la réputation perdurera jusque dans les années '70. Dans l'esprit du public, il existait alors trois types d'aciers : Le bas de gamme - généralement attribué à l'Italie dont on disait que le matériau utilisé pour la fabrication des aciers était issu des bateaux qui avaient été coulés en mer - l'acier de qualité courante et, au sommet, l'acier de qualité supérieure, en provenance de suède.
Il se trouve que cette qualité ne s'est jamais démentie et que les Husqvarna, les motos, en tous cas, ont toujours démontré une grande fiabilité.
Après la construction de fleurets, Husqvarna se consacrera ensuite à celle de canons, puis, en 1872, de machines à coudre. Domaine dans lequel la marque est encore active de nos jours.
Premiers tours de roue :

Le climat froid de la région nous donne l'occasion de lire dans le même catalogue un conseil qui fait plutôt ... froid dans le dos : lorsque l'essence était trop froide, il était conseillé de chauffer le carburateur avec un papier allumé mais d'éviter, surtout, l'utilisation d'un chalumeau. Ouf ! on a eu peur. Combien de machines ont été consumées de la sorte ? Les statistiques ne le précisent pas. Mais c'est peut être la raison pour laquelle cette moto est si rare !

Ce qui n'empêchera pas Husqvarna de livrer ses premières motos aux armées à partir de 1916, de s'engager en compétition et d'y enregistrer sa première victoire internationale.
Il faut attendre 1919 pour voir apparaître le premier modèle de moto 100% Husqvarna, équipé d'un moteur "V-twin" de 550 cm3 à soupapes latérales conçu par l'ingénieur Carl Heimdal. Le même modèle sera par la suite décliné en version 750 culbuté.
Débuts en compétition :

La première Husqvarna de course (500 bicylindre en "V" à 50° de 25ch, 177 kg) est prête mais elle ne connaîtra pas, dans un premier temps, un grand succès international à cause d'un manque d'étanchéité des soupapes d'échappement. Ce qui ne l'empêchera pas de remporter 181 victoires au niveau national. Parallèlement, Mannerstedt élabore des 350 et 500 cm3 à moteur "JAP" qui permet de commencer à établir la réputation de la marque en compétition.

Husqvarna commence à enregistrer de nombreux succès en Grand-Prix : Suède en 1932 avec Kälen (doc.ci-contre, où les motos de la marque occupent les 3 premières places sur la ligne de départ), victoire renouvelée en 1933.

Au Tourist-Trophy, le treuil déposant le camion sur le quai se rompt. les mécaniciens font des miracles et Stanley Woods casse son cadre aux essais (après avoir heurté un mouton !) mais se voit confier la moto de Sunnqvist. En course, il bat le record du tour avant de chuter à Ramsey. Ce qui ne l'empêche pas de repartir et de reprendre la tête ... avant de tomber en panne d'essence à quelques kilomètres de l'arrivée.

Mais cette année là, pour sur, on avait repeint les chats de l'île de Man en noir !
Le pire, c'est que le camion de l'écurie avait du en embarquer quelques uns en repartant du TT. Les catastrophes vont continuer à s'abattre : Au G.P. de Belgique, un pilote hollandais agent de la marque en Belgique se tue au guidon d'une Husqvarna. En Allemagne, c'est Kälen qui disparaît. Lors du retour de ce Grand-Prix, le camion qui transporte les motos prend feu. On arrive tout de même à en remonter une : Enfin, Sunnqvist remporte le Grand-Prix de Suède devant des Norton, BMW et autres Guzzi.

Mise en sommeil :
1935 marquera le chant du cygne de ces motos, non sans que Stanley Woods établisse le record du tour au Tourist-Trophy et remporte le Grand-Prix fétiche : celui de Suède. A la fin de cette saison, Husqvarna cesse son effort en compétition.
Ce même cyclo évolue après la guerre en 118 cm3, doté d'une boite à trois vitesses : le "Black Mill", qui évoluera progressivement et deviendra la "Silver Pill" dont sera dérivée, en 1953, un modèle de compétition de 175 cm3 (toujours monocylindre deux temps, de 9ch) qui permet à Husqvarna de remettre un pied en compétition, en tout-terrain cette fois-ci. Engagée aux "Six-Jours" en Suède, elle obtient pas moins de sept premières places (dans des classements différents). Aux I.S.D.T., la même année, les pilotes de cette moto obtiennent six premières places.
Retour en force :
En 1958, Husqvarna décide d'intensifier son effort, sur plusieurs fronts :
L'engagement en 250 cm3 a en fait commencé plus tôt. Dès 1958 une moto, dont le moteur est dérivé de la "Silver Pill" évoquée précédemment, remporte la victoire en championnat d'Europe, aux mains de Rolf Tiblin. Victoire qui sera renouvelée l'année suivante.
Lorsque la Fédération Internationale crée un championnat du Monde en 1962, l'usine suédoise décide naturellement de s'y engager avec son nouveau pilote :Torsten Hallman qui va décrocher deux titres successifs en 1962 et 1963. Les deux années suivantes, Hallman rencontre une forte concurrence de la part des pilotes CZ, qui l'emporte avec Joël Robert en 1964 et Viktor Arbekov en 1965. Mais Hallman ne baisse pas les bras et reprend son bien en 1966 et 1967. Notons qu'il est un des seuls à avoir vaincu Joël Robert à la régulière dans cette catégorie.

Dernier tour de piste :

La moto portera ainsi le nom de l'usine, bien qu'elle ait été équipée d'un cadre Seeley. Quelques résultats encourageants furent enregistrés, notamment deux troisièmes places aux Grand-Prix d'Autriche, puis en Suède, lui valant une 5ème place finale au classement du Championnat du monde. Résultats honorables pour une première année qui n'engagea pourtant pas Husqvarna à poursuivre cette expérience.
Les affaires vont bien :
Commercialement, les affaires marchaient fort bien pour la firme Suédoise. Ses performances n'étaient plus à démontrer. Sa fiabilité encore moins !Ce succès, vu d'Europe ne semble pas évident. La raison en est que les suédois - qui ont toujours été tournés vers l'extérieur - et plus particulièrement l'Amérique - leurs ancêtres sont les premiers à y avoir posé le pied - avaient remarqué que, précisément, le marché du tout-terrain était bien plus développé aux U.S.A. qu'en Europe. Non pas seulement en matière de compétition (on n'y organisait guère alors que quelques "divertissements" du type "Baja-1000"), mais surtout à des fins utilitaires : les cow-boys ayant commencé à remplacer leurs chevaux par des motos !
Soucieux du confort des utilisateurs et de la destination de leurs produits à l'exportation, Husqvarna alla même jusqu'à développer une version à transmission automatique de sa 400 cm3 !
Efforts qui portèrent leurs fruits, puisque l'on prétend que dans les années '70, dans certains états d'Amérique, il y avait au moins une moto à réservoir rouge et chromé dans chaque garage. Si vous voulez trouver une "Husky" de la "grande époque" de la marque, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
Déclin :
Malheureusement pour Husqvarna la concurrence japonaise se fait de plus en plus pressante, autant commercialement qu'en compétition. Une tentative a bien été effectuée en 125 cm3 pour conquérir de nouveaux titres mondiaux entre 1972 et 1974. Sans succès.C'est Hakan Carlkvist qui tirera la dernière salve en 1979 en remportant le dernier titre pour Husqvarna, tout au moins sous sa forme originelle : Husqvarna-Suède.
Evénement assez extraordinaire quand on sait dans quelles difficultés financières se débat la marque.
C'est en effet précisément en 1979 qu'Husqvarna passe sous le contrôle du groupe Electrolux, plus intéressé par la production d'accessoires ménagers que par la branche moto de la firme. Cependant une chance sera laissée aux employés de cette dernière pour prouver qu'elle peut être compétitive et rentable.

Les frères Castiglione auront toujours une politique favorable à la compétition. Ce qui permit de perpétrer l'image de la marque Husqvarna, qui remportera encore un titre "constructeur" en Motocross 125 cm3 en 1999. Quant aux titres "pilote" elle en remporte deux dans la même catégorie en 1998 et 1999 (Chiodi) ainsi qu'un autre en 500 cm3 en 1993 (Martens) et trois de vice champion en 1994 (Martens), 1997 et 1998 (D.King).
Mais en France, ce sont principalement les exploits de Chambon en "super-motard" que l'on retient.

Pour en savoir plus :
Deux sites, au moins sont consacrés à Husqvarna :http://www.huskyclub.com
http://www.husqvarna.it
source : http://www.moto-histo.com/Husqvarna/Husqvarna.htm
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